Introduction
L’auto-évaluation s’est imposée comme un outil de plus en plus utilisé dans les entreprises, notamment lors des entretiens professionnels ou dans les démarches de développement personnel.
Elle permet aux salariés de porter un regard critique sur leurs propres compétences, leurs résultats et leurs axes de progression.
Mais cette démarche, en apparence simple, soulève une question fondamentale : peut-on réellement être objectif sur son propre travail ?
Entre biais cognitifs, syndrome de l’imposteur ou au contraire excès de confiance, l’auto-évaluation est loin d’être une science exacte.
Explorons ensemble les mécanismes, les limites et les bonnes pratiques de cette approche RH essentielle.
L’auto-évaluation : un outil de réflexion et d’engagement
L’auto-évaluation ne se résume pas à un simple formulaire à remplir.
Elle constitue un moment de prise de recul qui permet au salarié de :
- Prendre conscience de ses acquis
- Identifier ses axes de progrès
- Mieux formuler ses attentes (formation, évolution, accompagnement)
- S’inscrire activement dans sa trajectoire professionnelle
Elle favorise l’autonomie, la responsabilisation et renforce l’engagement en plaçant le collaborateur au cœur de son propre développement.
C’est aussi un outil précieux pour les managers et les RH qui souhaitent instaurer un dialogue plus riche et plus constructif.
Les biais cognitifs : l’obstacle à l’objectivité
Malgré ses avantages, l’auto-évaluation est souvent entachée de biais cognitifs, qui faussent notre jugement. Parmi les plus courants :
- Le biais de surconfiance : certaines personnes surestiment leurs compétences, notamment dans des domaines qu’elles maîtrisent peu (effet Dunning-Kruger).
- Le biais de modestie ou syndrome de l’imposteur : d’autres se sous-estiment, même lorsqu’elles sont compétentes.
- Le biais de comparaison sociale : on a tendance à se juger en se comparant à ses collègues, souvent sans disposer de repères objectifs.
- Le biais de récence : on évalue son travail en fonction des dernières semaines, au détriment d’une vision globale.
Ces biais rendent l’objectivité difficile, voire impossible, surtout si l’exercice n’est pas bien encadré.
Peut-on vraiment être objectif dans l’auto-évaluation ?
La réponse est nuancée. Il est difficile d’être parfaitement objectif lorsqu’il s’agit d’évaluer son propre travail, car notre perception est influencée par nos émotions, notre estime de soi, notre environnement professionnel et nos expériences passées.
Toutefois, on peut approcher l’objectivité en adoptant certaines pratiques :
- Se baser sur des faits concrets (résultats chiffrés, retours clients, indicateurs de performance)
- Utiliser une grille d’évaluation structurée, avec des critères précis
- Croiser son analyse avec celle du manager ou d’un pair
- Garder une posture d’apprenant plutôt que de juge
Chez MON POLE FORMATION, nous accompagnons les professionnels dans cette démarche à travers des ateliers de développement personnel, permettant d’apprendre à mieux se connaître et à structurer son auto-évaluation.
Comment rendre l’auto-évaluation plus pertinente ?
Pour qu’elle soit utile et constructive, l’auto-évaluation doit être intégrée dans un cadre clair, avec des objectifs bien définis. Voici quelques bonnes pratiques :
- Préparer en amont : en listant les missions réalisées, les résultats obtenus, les difficultés rencontrées
- Adopter un regard bienveillant et honnête : ni autocritique excessive, ni auto-congratulation
- Demander un feedback externe : le regard d’un manager, d’un mentor ou d’un collègue peut aider à réajuster sa perception
- Faire le lien avec les objectifs professionnels : court, moyen et long terme
- Revenir régulièrement sur l’auto-évaluation : pour mesurer les progrès et ajuster les plans d’action
L’auto-évaluation devient ainsi un outil dynamique, qui évolue avec le temps et favorise une progression continue.
L’auto-évaluation dans le cadre des entretiens professionnels
Depuis la réforme de la formation professionnelle, les entretiens professionnels sont obligatoires tous les deux ans.
L’auto-évaluation y trouve toute sa place, car elle permet de nourrir le dialogue avec des éléments concrets. Elle peut servir de base pour :
- Identifier les besoins en formation
- Évoquer les souhaits d’évolution
- Mettre en place un plan de développement des compétences
Les RH peuvent fournir un modèle d’auto-évaluation clair et pédagogique pour structurer cette démarche.
Vous pouvez retrouver un exemple de grille d’auto-évaluation sur notre page dédiée à la gestion des compétences.
Conclusion
L’auto-évaluation est un outil puissant pour prendre du recul, progresser et construire un parcours professionnel cohérent.
Si l’objectivité parfaite est difficile à atteindre, il est néanmoins possible de tendre vers une évaluation plus juste, à condition d’adopter une méthode rigoureuse, de s’appuyer sur des éléments factuels et de s’ouvrir aux retours extérieurs.
Bien utilisée, l’auto-évaluation devient une compétence clé dans un monde du travail en pleine évolution. Un enjeu majeur pour les collaborateurs… et pour les organisations.



